Rachid Hadrou, 71 ans, veut savoir comment sa sœur est décédée au
maquis. Elle a été enrôlée dans les rangs du FLN en 1958. Depuis des
années, il veut comprendre écrivant aux autorités. Entretien.
Lematindz : Votre sœur a disparu pendant la guerre d'indépendance, êtes-vous arrivé à découvrir les circonstances de sa mort ?
Yacine K.Le Matin.DZ
Lematindz : Votre sœur a disparu pendant la guerre d'indépendance, êtes-vous arrivé à découvrir les circonstances de sa mort ?
Rachid Hadrou : Il y a
une forte probabilité que ce soit dans le cadre de la bleuite, le
moudjahid que j’ai questionné il y a environ unr année m’a fait
remarquer que c’est une affaire interne à l’ALN ? Il se pourrait que ce
soit dans ce cadre-là, mon père le savait sûrement, c’est pour cela
qu’il avait pris contact avec le colonel Mohand Oulhadj pour connaître
les circonstances de sa mort, (voir les pièces jointes que je vous ai
transmises), nous une réponse en 1962 et une autre en 1963.
Elle a donc rejoint le FLN en pleine affaire de la Bleuite. Et comment elle s'est engagée...
Ma sœur a été trahie par les siens. J’ai
compris qu’elle ne s’est pas engagée elle a été intégrée d’office pour
rejoindre les rangs de l’ALN, parce que auparavant elle a collaboré avec
l’khaoua (les frères) pendant les année 57/58 comme agent de liaison
son point d’attache était la dechra de Nbara (Benebri), douar Ouled-Smir
commune de Bordj Menaïel, son responsable avec qui elle est partie est
le moudjahid Belkaid Rabia (aujourd’hui décédé). Le village N’bara se
trouve dans le secteur 2 Région 3 Zone 3 de la wilaya 3. Son départ pour
le maquis se situe vers le 15 décembre 1958, disons que depuis cette
date nous ne l’avons plus revue mais nous avions des nouvelles de temps à
autre, plus elle s’éloigné de son secteur de départ plus il nous était
difficile d’avoir de ses nouvelles, jusqu’au jour où deux personnes sont
venues voir mon père pour lui annoncer sont décès, je pense que cela
devait être dans le courant du mois de mai 1959. Au bout de toutes mes
recherches pour connaître les circonstances de sa mort, on m’a juste
affirmé que c’est une affaire interne au FLN.
Pourquoi selon vous ce silence des autorités ?
L’Etat algérien ne veut rien dire, ni en
parler ni répondre à mes courriers, ni ouvrir une enquête, ni faire des
recherches, laisse planer le doute sur la grande purge que fut la
Bleuite, parce que tout simplement les autorités ont honte de
reconnaître la vérité de ce qui s’est passé à cette époque. Ils veulent
l’occulter, ils se disent qu’on finira par oublier. Mais ce n’est pas
comme ça que les gens vont oublier. Ils se trompent
A quand remontent vos premières recherches de votre sœur ?
C’est mon père qui avait demandé des
précisions dés l’indépendance sur les circonstances du décès de sa
fille, il avait été très affecté par les réponses données à ce sujet,
il n’a pas accepté qu’on lui demande de fournir des témoignages qui
attesteront de son appartenance à l’ALN.
Mon père étant décédé en mars 1966 la
situation est resté en l’état, je pensais très sincèrement que mon père
avait réglé le problème ce n’est que en 2011 que j’ai pris le sujet en
main en écrivant au ministère des anciens moudjahidines deux courriers
plus un fax qui sont restés sans réponse jusqu'à ce jour, puis après une
lettre ouverte au président de la république, elle aussi restée lettre
morte maintenant.
Qu’attendez-vous des autorités ?
50 ans après il n’y a plus de tabou à
protéger, il faut qu’il reconnaisse les erreurs du passé, l’honneur de
l’un ne peut pas se faire au détriment de l’autre, de plus que l’on me
donne les moyens légaux afin de faire notre deuil un acte de décès afin
de la soustraire de l’état civil.
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